LE MAÎTRE CHINOIS
- Stéphane Blanc
- 18 oct. 2017
- 3 min de lecture
Le rêveur: "J’entreprends un voyage dans un pays lointain. Cette région du monde est particulièrement inaccessible avec ses hautes montagnes et ses vallées étroites. Ce bout de pays ne peut être traversé qu’à pied. Il faut franchir des centaines de cours d’eau avant d’atteindre le but du voyage. Seuls les pâtres avec leurs moutons passent sur ces chemins.
J'arrive en Chine. Un sage m’attend devant sa maison. Il me dit avoir étudié l’ensemble de l’histoire de l’humanité. Jamais il n’a vu une société aussi malade que la nôtre. Son attachement aux biens matériels va l’entraîner à sa perte.
Je suis aux portes d’un désert. Je dois le franchir afin de rentrer chez moi. Un vieil homme m’indique la voie et, avec ses doigts, le nombre de jours nécessaires à cette traversée. Ce nombre de jours est un multiple de 5.
Je réussis finalement à franchir ce désert pour rentrer chez moi."

La traversée de ces « hautes montagnes » peut symboliquement représenter deux étapes à franchir avant une initiation, imagée ici par l’épreuve du désert. Le thème de montée et de descente est un voyage dans des niveaux de consciences différents. La montée apporte les connaissances nécessaires au cheminement spirituel. La descente correspond à l’acquisition des vertus. Les seules connaissances intellectuelles ne sont d’aucune aide si elles ne s’accompagnent pas de la sagesse de l’âme.
Ce voyage s’effectue à pied et « seuls les pâtres avec leurs montons passent sur ces chemins ». Le mouton évoque l’innocence, la douceur, la docilité et la soumission du Moi au pasteur-maître intérieur, c’est-à-dire au Soi, cet archétype de l’entièreté psychique.
Le premier guide chinois annonce qu’il va falloir changer d’économie personnelle. Ce message peut aussi concerner l’inconscient collectif, soit les dangers guettant notre société de consommation et la surexploitation de notre environnement. Les problèmes liés au réchauffement climatique sont bien présents dans les médias pour nous le rappeler.
Le deuxième guide apporte les clés qui permettent de traverser le désert, ce lieu de purification et d’initiation. Dans le désert, nous sommes seuls face à nous-même : Il faut tout d’abord que cessent les bruits extérieurs avant que l’on puisse écouter nos bruits intérieurs. Ensuite, il faut réussir à assimiler ces bruits intérieurs pour les faire taire et ainsi entendre le son de l’âme...
Dans le désert, il n’y a rien, il n’y a plus de haut ni de bas. On y prend contact avec l’essentiel.
Selon le dictionnaire des symboles, l’image onirique du désert indique que le rêveur est à la recherche de sa propre vérité. Ce n’est que lorsque cette vérité intérieure est assimilée que l'on peut retourner à la vie extérieure, sans risque de perdre sa nouvelle identité, son vrai Moi.
« Un vieil homme indique le nombre de jours nécessaires à cette traversée. Ce nombre de jours est un multiple de 5. " Le nombre 5 est un symbole de la patience et du changement. Rien ne peut se transformer sans patience.
Il est intéressant d’ajouter que le 5 représentait dans la Chine ancienne le principe des centres énergétiques et spirituels. Il permet d’équilibrer et de réguler le jeu dynamique du Yin et du Yang.
Ce chemin initiatique ou, ce "connais-toi toi-même" de Socrate, demande à suivre avec patience et humilité les messages de l'âme. L’intuition est une alliée nécessaire. Ce cheminement ne pourra s'accomplir sans équilibrer le mental masculin par une dose d’aspects psychologiques attribués généralement aux femmes : l’intuition, la rondeur, la douceur, l’empathie, le compromis (le rêveur est un homme).
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