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LE SOLEIL

  • Photo du rédacteur: Stéphane Blanc
    Stéphane Blanc
  • 5 oct. 2017
  • 4 min de lecture

Le rêveur: "Je suis dans un train en Inde. J’en sors à un arrêt que le contrôleur m’a indiqué. Cette gare est si petite qu’aucun bâtiment ne l’honore. Je suis perdu au milieu de nulle part. Un homme âgé semble m’attendre et m’indique d’un geste la direction à suivre. Il me tend une sorte de fruit que je ne connais pas. En le mangeant, je suis étonné par sa saveur et sa fraîcheur. Nous sommes entourés de terres arides et que je ne vois aucun arbre fruitier dans cette région. Je marche longtemps dans un paysage désertique. J’aperçois une petite maison très simple, à l’entrée d’un village. De nombreuses personnes sont assises en tailleur et semblent écouter un homme habillé en blanc, avec un foulard sur la tête. L’ensemble de ses habits blancs, ainsi que sa barbe blanche, contrastent avec sa peau bronzée. Cet homme n’est autre que mon mystérieux guide qui m’attendait à la sortie du train. Une énergie, une force et une lumière intense se dégagent de lui. Des chiens abandonnés occupent l’espace entre les pèlerins et moi. Je me sens tellement petit, sans qualité. De ma position accroupie, je n’ose pas lever les yeux sur Lui. Dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps, je lui demande de m’accorder un regard. Au moment où je lève les yeux, je croise son regard. Une lumière de l’intensité d’une bombe atomique ou de la puissance du soleil me remplit toute la tête et bientôt tout le corps. Je suis dans le soleil. Tout mon corps est irradié de cette énergie, de cet Amour."

Des changements se mettent en place dans la vie du consultant - le rêveur.

Ce rêve lui fait découvrir un autre niveau de conscience. L’énergie solaire qui a rempli tout son corps est d’une telle intensité, qu’elle le réveille au milieu de la nuit. Il a l'impression d'avoir été foudroyé, d'avoir traversé un moment miraculeux.

Que s’est-il passé ?

L'image symbolique du train révèle un aspect collectif, à l’opposé de la voiture qui est un symbole personnel. Cette dimension collective se rattache à l'éducation, à la culture, et au conformisme dans lequel nous nous fondons pour nous intégrer dans la société. Il est attendu, par exemple, qu’un fils de banquier devienne lui-même banquier. La formation du consultant, ses capacités de management et ses idées, font que la société attend de lui qu'il poursuive l’American Dream, la réussite, le « toujours plus et toujours mieux ». Il doit faire preuve d’un esprit compétitif. Il doit être un entrepreneur. Sa réussite sociale sera évaluée selon ces critères standards.

En sortant du train, il indique qu'il est prêt à quitter ces aspects collectifs qu'il a poursuivi jusqu’à ce jour. L’absence d’un bâtiment dans cette gare souligne encore cet aspect personnel qui n’est pas lié au collectif. Une gare est généralement reliée à d’autres systèmes de transports publics. Il est maintenant seul, « perdu au milieu de nulle part. » Il ne peux compter que sur lui-même, ou plutôt que sur son guide intérieur, cet homme âgé lui offrant un fruit.


A la manière de l’avertissement gravé sur la porte de l’Enfer du poème de Dante Alighieri « Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate » (Laissez toute espérance, vous qui entrez), Jung demandait à la personne qui souhaitait s’engager dans une analyse d’y réfléchir à deux fois. Dans le développement personnel basé sur l’inconscient, il n’y a pas de retour possible et les « gains » dans la vie profane ne suivent pas les efforts accomplis. Au contraire ! Il est dit que C.G. Jung avait l’habitude de servir un verre de champagne à ses patients qui subissaient un revers personnel ou professionnel. Il fallait fêter cet événement facilitant le chemin vers la découverte du Soi. A l’inverse, une promotion pour un poste convoité faisait dire au fondateur de la psychologie analytique : « Nous allons devoir retrousser nos manches et redoubler nos efforts pour compenser cet obstacle à notre travail analytique. . . ».


Dans ce rêve, en quittant le train du conformisme et en continuant sur le chemin initiatique, le consultant, à l’image de Dante « Laisse toutes ses espérances de carrière et de succès dans ce monde matériel visible ». Le nouveau chemin emprunté le portera vers son centre, le Soi jungien. C'est le chemin de l'amour.

Le « contrôleur » de ce train pourrait-être l'analyste qui accompagne le consultant. Cet « homme âgé qui semble m’attendre et m’indique d’un geste la direction à suivre » pourraient représenter le sage intérieur, le guide.

Cet homme âgé tend ensuite « une sorte de fruit que je ne connais pas. En le mangeant, je suis étonné par sa saveur et sa fraîcheur » Selon toute vraisemblance, ce fruit est un symbole du Soi. En le mangeant, le consultant assimile au niveau conscient une partie de ses contenus. Sa saveur et sa fraîcheur en soulignent ses aspects positifs.

Dans son rêve, le consultant s’arrête ensuite au milieu de nulle part, dans le désert. C’est l’initiation qui permet d’intégrer les connaissances et les énergies contenues dans le fruit mangé. Les « chiens abandonnés occupant l’espace entre les pèlerins et moi » sont les gardiens de l’enfer. Ils ne permettent de franchir les étapes de l’initiation que lorsque nous sommes prêts. Dans la mythologie grecque, c’est Cerbère le chien à trois têtes qui garde l’entrée des Enfers, le monde souterrain.

"Au moment où je lève les yeux, je croise son regard. Une lumière de l’intensité d’une bombe atomique ou de la puissance du soleil me remplit toute la tête et bientôt tout le corps. Je suis dans le soleil. Tout mon corps est irradié de cette énergie, de cet Amour." Le consultant sent cette énergie le parcourir des semaines après ce rêve. Une sorte de bonheur, de bien être le rempli. Selon une approche orientale, nous pourrions faire un parallèle entre cette expérience et l'ouverture des chakras, ou de la kundalini. Une vie en accord avec son être profond, son essence, semble s'ouvrir à lui.



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